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Grand-Place – sous les pavés



Les sous-sols de Bruxelles, explorés par géophysique « Voir » sous les pavés de la Grand-Place

Grâce au soutien du Fonds Jean-Jacques Comhaire (Fondation Roi Baudouin), des chercheurs de l’ULB réalisent actuellement une étude des sous-sols de la Grand-Place de Bruxelles et ses alentours. Une première dans l’étude archéologique d’une capitale européenne, et une avancée historique pour la connaissance de la genèse de la Ville de Bruxelles.

Que cachent la Grand-Place de Bruxelles et ses alentours ? C’est la question posée par des chercheurs du CReA-Patrimoine (Faculté de Philosophie et Sciences sociales, ULB), emmenés par François Blary. 
Grâce au soutien du Fonds Jean-Jacques Comhaire, géré par la Fondation Roi Baudouin, les chercheurs sont en train d’étudier le sous-sol archéologique au moyen de deux techniques : le radar-sol et la prospection électrostatique, techniques non-invasives permettant de mieux comprendre l’évolution urbanistique du cœur de la capitale belge au fil des siècles.

L’étude concerne le sous-sol de la Grand-Place (patrimoine mondial de l'UNESCO 1998), les rues avoisinantes (rue de la Colline, rue Charles Buls, rue de la Tête d'Or, rue au Beurre, rue Chair et Pain, rue des Chapeliers) ainsi que le porche d'entrée et la cour de l'Hôtel de Ville. Concrètement, les chercheurs travailleront avec trois équipes, deux françaises, de l’Université Paris VI (laboratoire Métis) et du laboratoire d’archéologie de l’École Normale Supérieure de Paris et une italienne, Geostudi Astier  de Livorno (Toscane). L’acquisition des données a eu lieu sur le terrain du 14 au 19 mai 2018 : manœuvré par des opérateurs, les différents instruments ont quadrillé les zones étudiées par ‘bandes’ de 1 mètre de large.  Chaque passage permet d’acquérir des données permettant la réalisation d’une cartographie tridimensionnelle des structures enterrées et des objets.

Les chercheurs ont ainsi dressé l’évolution topographique de cet ensemble avant l’établissement définitif du niveau actuel, daté de 1695. La détection et la cartographie de structures maçonnées enfouies permettent également de comprendre l’évolution de la formation des grands marchés et de topographier des bâtiments disparus, susceptibles de disposer de caves ou de salles basses.

Cette étude s'inscrit dans le cadre de la prospection archéologique urbaine (Brussel Archaeological Survey - BAS), lancée en janvier 2017 suite à un partenariat entre l’ULB, la Direction des Monuments et des sites de la Région Bruxelles-Capitale et la Ville de Bruxelles. Le but du BAS est d’étudier de manière approfondie les secteurs non bâtis de Bruxelles afin de mieux comprendre l’évolution de l’urbanisme de ladite ville, de son origine au XIXe s., en ayant recourt à des méthodes de prospections géophysiques de pointe. Cette technique de prospection géophysique appliquée à l’archéologie d’une capitale européenne constitue une première extrêmement importante sur un plan scientifique et une avancée historique pour la connaissance de la genèse de la Ville de Bruxelles.

Contact

François BLARY, Professeur