SINAN Tarquin

Tarquin Sinan est Docteur en Histoire de l’Art, consacrant sa recherche à l’étude de la spatialité en sculpture comme élément constitutif et phénomène perceptif du medium. Sa thèse, Current Sculpture and its Spaces (défendue en 2019), se focalise sur la sculpture Britannique de 1931 à nos jours, l’évolution de ses espaces et de ses paradigmes créatifs. Après sa thèse, Tarquin a rejoint l’équipe en charge de la collection d’art contemporain du Parlement Européen à Bruxelles (2019). Il y a notamment opéré une réorganisation scientifique de la collection, a participé à redéfinir la politique d’acquisition afin que celle-ci soit plus en phase avec les pratiques muséales contemporaines, a conçu la première exposition de l’histoire de l’institution entièrement accessible au public (Art-Herstory, Parlamentarium, Bruxelles, Octobre 2022 – Mars 2023) et a contribué à la publication du tout premier catalogue raisonné de la collection (2022). Actuellement Chargé de Recherches FNRS et post-doctorant au sein du CReA-Patrimoine, sa recherche se centre désormais sur la sculpture publique chypriote-turque produite depuis 1953 dans un projet intitulé Remembering to Forget.

La spatialité de la sculpture comme base de recherche offre une variété saisissante en termes d’approches et de méthodologies. Dans Current Sculpture and its Spaces, l’approche était principalement théorique dans un but analytique. L’histoire de la sculpture Britannique est réenvisagée par le prisme des paradigmes spatiaux que sont le Paysage et l’Architecture. L’étude débouche sur la proposition d’un concept analytique intitulé « Sculpture’s Somewhere ». La notion, permettant l’inclusion d’une multitude de facteurs perceptifs, ouvre plus qu’elle ne restreint afin de servir d’outil facilitant la lecture d’œuvres.

Remembering to Forget: A Study of Northern Cyprus’ public sculpture as ideological infrastructure aborde la spatialité de façon concrète. Le projet, qui constitue la première étude scientifique de la sculpture publique du Nord de Chypre, mêle archéologie contemporaine et contextualisation historique afin de déterminer la fonction de ce patrimoine identitaire analysé comme une forme « d’infrastructure idéologique » et le rôle paradoxal que cette infrastructure joue sur le plan mémoriel. En plus d’un inventaire complet du corpus (localisation et documentation), la recherche jongle entre l’Histoire de la communauté chypriote-turque matérialisée en sculpture et les histoires plurielles qui expliquent la commission de ces œuvres, leurs érections, déplacements, destructions et restaurations comme un héritage complexe.